
J’ai lu « l’Offrande du cœur », d’Ephraïm. Lorsque j’ai trouvé ce livre, je n’ai pas remarqué que c’était un recueil de poèmes. Je pensais à un essai autour de la méditation ou de la prière.
Quelle surprise : une très belle écriture poétique, une grande force d’évocation… et un malaise à la lecture.
J’ai eu du mal à comprendre à qui s’adressent ces poèmes : au lecteur ? À une muse ? À Dieu ? De qui parlent-ils ? De l’auteur ? D’une ou de plusieurs femmes ? D’allégories ? De Dieu ? Du Christ ?
Beaucoup d’images sensorielles, sensuelles voire érotiques. J’ai pensé que ce livre devait avoir été écrit par un religieux, quelque chose ne collait pas. J’ai aussi eu la désagréable sensation, en me disant cela, d’être une « Sainte Nitouche » m’offusquant pour cela. Moi aussi j’ai écrit des textes dans cette veine, et même davantage explicites.
Beaucoup de questions m’ont traversé suite à cette lecture. Le titre : « L’offrande du cœur ». Est-ce le narrateur qui offre ? À qui ? Est-ce l’offrande du Christ au monde ? La sensation que tout cela se mélange, une impression de grande confusion. Une lecture entre les lignes me suggère un arrachement, une blessure béante. La souffrance du monde décrite (La Shoah, le massacre des innocents…) pour ne pas dire explicitement la souffrance personnelle du poète ? La souffrance d’un désir inassouvi, évoqué dans quelques vers… D’où mon malaise dans la compréhension de ce texte. Un procès d’intention ?
Le lendemain j’ai effectué une recherche sur l’auteur. Sensation de nausée : encore un religieux gourou prédateur sexuel se cachant derrière les horreurs du monde pour tenter d’exprimer une culpabilité… Vraie ? Fausse ?
Quel héritage reste-t-il de cet homme ? La qualité de son œuvre littéraire ou la confusion qu’il a semée par ses abus ?
Quelques jours plus tard, je lis un passage de la première épître de Paul aux Thessalocniciens. Chapitre 5. L’apôtre présente Dieu le père comme l’opérateur de la sanctification, et exhorte chaque fidèle à lui demander la purification de l’esprit, de l’âme et du corps.
Je souhaite ardemment que mon écriture publiée puisse révéler un cœur où l’Esprit prend toute la place qui lui revient. Que je ne néglige point les temps de méditation personnelle où le Créateur puisse continuer à polir ce cœur tant corrompu par de mauvais choix par le passé.